6e jour : Les Contamines Montjoie +1010m / -910m / 6h40

Si l'on écarte l'étape de la veille un peu particulière, celle d'aujourd'hui est courte pour aller jusqu'aux Contamines. Une étape de liaison entre le massif des Aiguilles Rouges et le Beaufortin que nous traverserons pendant deux jours. En conséquence, nous prenons notre temps ce matin : je fais ma lessive, nous rechargeons les batteries de nos différents appareils. Je fais quelques ajustement concernant le chargement de mon sac. Je prends le temps de me refaire un café, c'est à dire dissoudre une poudre qu'ils appellent café dans un peu d'eau chaude. A 8h, il fait déjà très chaud, nous sommes en short et T-shirt à manches courtes, la veille, à la même heure, nous portions pantalon, T-shirt manches longues, polaire, doudoune et bonnet !

Sans nous presser, nous mettons moins de temps pour nous préparer. Nous gagnons en efficacité ! Cette remarque me fait penser que mon esprit est encore bien colonisé par la « bonne utilisation du temps », je pense en terme de rentabilité, d'efficacité, cela me laisse perplexe. Ce sont des notions dont j'aimerais me défaire. Je constate qu'elles sont bien ancrées et que ce n'est pas quelques jours passés hors de mon cadre habituel qui vont y changer quelque chose.

Le col de Voza nous domine de 600m, Seb tient une forme exceptionnelle. Dans l’ordonance du médecin, y aurait-il autre chose que des anti-inflammatoires ? Il attaque la montée sur un rythme d’enfer qu’il ne lâchera pas jusqu’au col. Je m’accroche derrière comme je peux pour suivre sa cadence. Nous doublons un marcheur solitaire qui suit le même tracé que nous et qui, nous l’apprendrons quelques jours plus tard, a le moral dans les chaussettes de nous voir le doubler si facilement. Nous arrivons au col en 1h alors qu’il était donné pour 2h … Délesté de quelques litres de sueur, nous redescendons sur l’autre versant plus tranquillement. Là encore, comme au Brévent, nous croisons une concentration exceptionnelle de promeneurs du dimanche, tous très bien équipés ! Les chaussures de marche montantes de rigueur, alors que le sentier est une route bien large et damées, avec tout au plus trente minutes de marche entre le parking et le col. L’accessoire qui semble indispensable pour cet exploit, c’est l’appareil photo en bandoulière, pour monsieur uniquement. Nous nous éloignons rapidement de toute cette agitation qui trouble la quiétude des lieux.

La fin de la matinée s’écoule tranquillement. Nous changeons de vallée et dans une chaleur étouffante, nous rejoignons les Contamines. Nous effectuons notre ravitaillement pour les trois jours suivants et nous filons au camping qui se situe encore à 40 minutes de marche, le sac lesté de quelques kilos supplémentaires.