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16 juillet 2013 2 16 /07 /juillet /2013 07:36

Le réveil est fabuleux. Quand je sors ma tête de la tente, une grande émotion me prend. La cathédrale est là, offerte. Les mots me manquent pour décrire ce que je vois, ce que je ressens.

La réalité me rattrape vite, je me souviens de la journée d'hier et des difficultés physiques de Seb. La question du jour est : le genou de Seb va-t-il tenir ? Après un petit échauffement musculaire de 200m de dénivelés jusqu'au col d'Anterne, l'émotion refait surface devant le spectacle qui s'offre à nos pupilles dilatées. GTA 1102

La chaîne du Mont-Blanc barre tout l'horizon ! L'aiguille d'Argentière, les Grandes Jorasses, l'aiguille du Midi, le Mont-Blanc du Tacul, le Mont Maudit, le Mont-Blanc jusqu'au Dôme du Goûter. C'est énorme ! Ce tableau, présent dans le tête de tant de montagnards et si bien dépeint par Frison Roche dans ses livres me laisse pensif. La descente jusqu'au refuge de Moëde où nous prenons un café est périlleuse car à force de vouloir imprimer de manière indélébile cette image du Mont-Blanc sur mes rétines, je ne regarde plus mes pieds. Même si cette traversée devait s'arrêter là, je ne serais pas déçu tant cette vision me remplit.

La prochaine étape, c'est le Brévent, premier « sommet » de notre périple à 2526m, mais avant cela, nous avons une descente test pour le genou de Seb de -400m... ça a l'air de tenir, c'est bon signe. Nous pouvons commencer à respirer et penser à la suite de notre voyage.GTA 1112

La montée au Brévent se passe bien, c'est un sentier balcon qui monte progressivement. Les heures s'étirent, la chaleur monte et dilate la distance entre nous, chacun dans son univers. This world de Selah Sue est la bande son qui sature l'air autour de moi. Son énergie communicative me transporte au sommet sans que je m'en rende compte.

A nouveau, le choc, je reçois le Mont-Blanc en pleine poitrine.

GTA 1118 Choc, heureusement atténué par les foules de touristes qui admirent la reine, tout comme moi, enfin pas tout à fait. Ils ont des tongues aux pieds, appareils photos en bandoulière et canette de soda à 5 euros dans la main, ils se déplacent en groupe, soit en famille, soit par car entier de japonais. Ils parlent forts ! Le téléphérique qui part de Chamonix permet certes au plus grand nombre d'admirer la vue... mais je m'interroge sur cette nécessité de « démocratiser » la montagne. Que celle-ci reste sauvage et ne s'offre qu'à celle ou celui qui en paye le prix , celui de l'effort, ne me dérange pas.

 

Nous descendons quelques mètres sous le sommet en quête d'un endroit « calme » pour nous sustenter et là, Seb a du mal à descendre ! Le verdict est sans appel, nous prendrons le téléphérique.

Cham ! Nous prenons le temps de flâner en attendant le rendez-vous comme de parfaits touristes dans une chaleur étouffante. Les rues débordent de bars, de boutiques, de touristes, d'agences de sport pour du parapente, du rafting, du vtt... Au bout de quelques temps, je lève la tête, et suis surpris de voir le Mont Blanc au dessus des toits. La ville m'avait complètement absorbé !!

La sentence du médecin est clémente : cure d'anti-inflammatoires et puis « ça passe ou ça casse » (sic).

Pour finir, nous arrivons tout de même à l'étape que nous nous étions fixée le matin même, en prenant un bus entre Cham et le camping des Houches. Nous plantons notre petit abri non loin d'une route nationale et au milieu des camps de base de toutes les nationalités candidates pour aller planter son drapeau au sommet des sommets... quel contraste par rapport à la veille...

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