C’est notre dernier jour de marche et pourtant j’ai l’impression que le GR est déjà fini puisque nous avons passé le plus dur. L’étape du jour n’est pourtant pas une promenade de santé! Nous passons de plus de +2000m d’altitude au col de Muvrella à 600m à l’arrivée… autant dire une longue descente aux enfers pour Cath qui a très mal aux genoux.
Le temps est au beau fixe. Il fait déjà chaud à 6h. Je suis en short et T-shirt. Le groupe a du mal à décoller. Est-ce de manière inconsciente une façon de retarder la fin de cette belle aventure ?
Il faut dire que nous sommes bien dans cette ancienne station de ski, retirée du monde, au beau milieu des montagnes.
En ce qui me concerne, le Monte Cintu qui nous domine depuis deux jours, me fait très envie. Je pars de là en me faisant le serment d‘y revenir !
Le début de cette étape nous met dans le bain tout de suite. Une grande montée, d’un seul tenant. La pente, très raide dès le début, ne nous laisse pas le temps de nous échauffer. Christophe et moi, nous décidons de nous lâcher un peu et de mettre le turbo. C’est bon de sentir les muscles des cuisses qui travaillent, le souffle court et le dos trempé de sueur. Cette portion nous réserve quelques passages aériens où il faut mettre les mains.
Belle surprise !
Arrivés au col, nous avons une vue magnifique sur le golfe de Porto.
Ce col marque également le début de la dernière et très longue descente : -1600m d’une traite ! Dans la descente, nous n’arrêtons pas de penser à ceux qui font le GR dans l’autre sens et qui commencent donc par cette montée infernale, interminable.
Nous traversons quelques belles dalles ainsi que des passages avec des chaînes, comme dans le cirque de la solitude. Arrivés vers 1400m, les forces commencent à manquer. Nous décidons de nous arrêter pour manger même si, dans l’idéal, nous aurions aimé nous arrêter plus bas. Chacun s’étale au soleil sauf Christophe, qui non seulement ne mange pas (il n’a pas faim), mais observe de gauche à droite, tel un animal curieux, la nature magnifique qui nous entoure. Pour une fois il n’y a pas un seul nuage à l’horizon pour nous déloger. Je joue donc à nouveau les rabats joie et j’attire leur attention sur le fait que la navette qui doit nous amener de Bonifatu à Calvi part à 16h30 et qu’il nous reste encore une bonne tire avant de poser nos fesses sur la ligne d’arrivée…
Au redémarrage, Cath a du mal à poser un pied devant l’autre. Nous sommes tous assez inquiets mais après quelques centaines de mètres, elle a chauffé ses articulations et telle une vieille micheline, reprend son rythme.
Nous passons la passerelle de Spasimata dans les temps puis nous abordons les lacets interminables de la forêt de Bonifatu. Christophe, Ben et Isa font trempette dans la rivière tandis que Cath et moi, nous poursuivons sur notre lancée, ne voulant pas prendre le risque de ne plus repartir !
15h30, clap de fin autour d’une Pietra qui aura été associée durant tout le GR à la fin de l’étape du jour. C’est, paraît-il très bon pour la récupération musculaire.
Yvan, nous avons bien pensé à toi. L’année prochaine, c’est sûr, on se refait un truc tous ensemble. La Haute route de Chamonix à Zermatt ? Le tour des écrins ? Les sommets de Corse ? Nous avons bien le temps d’en discuter.
En attendant de retrouver le continent, nous passons une journée off à L’île Rousse. Au programme : grasse mat., shopping pour les filles, flânerie, sieste, plage…. En attendant le bateau.